Inseec Race Lyon avec Elea-Mariama Diarra
Mercredi 14 octobre prochain aura lieu la course solidaire INSEEC Race Lyon au profit de l’Unicef et de Plan International. Il s’agit d’un aller/retour de 6km sur les berges du Rhône (entre le Pont de l’Université et le Parc de la Tête d’Or). La marraine de l’événement, Elea-Mariama Diarra, championne d’Europe du 4x400m et étudiante aux MSc & MBA INSEEC à Lyon participe à l’événement.
Pour l’occasion des membres du BDE de l’INSEEC ont rencontré la championne européenne de 4×400 aux Championnat Indoor de Prague en mars dernier. En plus d’interviewer une sportive de haut niveau pour échanger sur sa vision du sport, ils ont pu découvrir comment Elea-Mariama Diarra arrive à concilier sport de haut niveau et vie étudiante. Lisez plutôt …
Ela-Mariama Diarra, entre athlétisme et vie étudiante
Comment en es-tu venue à l’athlétisme ?
J’ai commencé le sport très tôt. Mes parents nous ont toujours encouragé, mon petit frère et moi, à pratiquer divers sports – il faut dire que l’on était tous les deux plutôt hyperactifs. J’ai donc débuté dès l’âge de 4 ans avec la natation, puis essayé après quelques années d’autres sports tels que le basket, le handball ou le judo, sans pour autant voir naître une réelle passion pour ceux-ci, ni un grand talent. Et de manière générale, je n’étais pas forcément très douée avec un ballon, à l’inverse de mon frère, qui lui évolue aujourd’hui en ligue 2 roumaine de football.
Cependant, alors que je devais être en CM1 ou CM2, je me rappelle avoir bien souvent été plus rapide que les garçons lors des courses dans la cour de récréation et en sport. Le déclic, et je m’inscrivais très rapidement dans un club d’athlétisme à l’âge de 10 ans, le Décine Meyzieu Athlétisme, avec lequel je m’entraîne toujours fidèlement aujourd’hui.
Quel a été ton parcours sportif depuis ?
Cela fait maintenant 16 années que je pratique l’athlétisme, dont 8 à haut niveau. Jusqu’à mes 16 ans, l’esprit loisir dominait mes entraînements 3 fois par semaine. Puis tout s’est accéléré lorsque que j’ai rencontré la personne qui allait devenir mon entraîneur, Grégory Duval. Venu chercher des « cobayes » pour tester les programmes sportifs qu’il mettait en place dans le cadre de ses études, je me suis vite porté candidate.
Et par la force des choses, ces programmes sur-mesure et notre travail commun pour faire exploser ce talent sous-jacent m’ont mené à ma première compétition nationale : à 17 ans je me qualifiais pour mes premiers championnats de France. Et malgré une dernière place, l’excitation et l’envie de revivre ça était trop forte pour en rester là. L’année suivante, après cette première expérience sous pression, je décrochais en Junior une 3ème place aux 300 mètres des mêmes championnats nationaux. La suite logique, confirmer et élargir mes objectifs. Je participais donc à mon premier meeting européen, en l’espèce à Lyon, pour finir troisième du 400 mètres et voir s’ouvrir l’opportunité d’intégrer les Espoirs.
2ème du relais 4x400m aux Championnat d’Europe d’Helsinki en 2012, 3ème à Brunswick en 2014 sur la même distance, puis 1ère à Prague en 2015, mon expérience internationale était lancée. Et cela sans compter les Jeux Olympiques de Londres, en 2012, où, qualifiée, je n’ai pourtant été que remplaçante, mon expérience étant jugée encore insuffisante pour prendre place sur la piste, certes déçue car je pensais avoir mes chances, il n’en fallait cependant pas plus pour que brûle l’envie d’y retourner.
Quels ont été les moments les plus forts de ta carrière ?
Assurément les Championnats de France Elite d’Albi en 2011. Alors encore une totale inconnue sur le circuit, je m’aligne pour la finale du 400m aux côtés de mon idole, Muriel Hurtis. Et, derrière elle tout au long de la course, je pense la dépasser dans les derniers 40m, mais l’écart étant infime, je n’étais pas certaine d’avoir pris la première place. C’est à l’annonce des résultats définitifs, et alors que le speaker cherche quelque peu ses mots pour présenter la vainqueur, que j’apprends ma victoire face à cette grande athlète.
C’était littéralement comme dans un film, le rêve absolu, les plus belles victoires étant aussi celles auxquelles ont s’attend le moins.. Je garde aussi un très bon souvenir des championnats d’Europe en salle de Prague en Mars dernier, victorieuse du relais 4x400m le jour de mes 25 ans, qui se trouvait aussi être la journée mondiale de la femme.
Et quelles sont les prochaines grandes échéances ?
Aujourd’hui, l’objectif est clairement les Jeux Olympiques de Rio en 2016. Victime d’une blessure aux tendons d’Achille, je me suis fait opéré il y a quelques mois, et je suis donc, à ce jour, en pleine réathlétisation. Des blessures m’ayant éloigné de la piste à plusieurs reprises, ma condition physique est la principale chose qui m’inquiète. Il est impératif pour moi d’éviter toute blessure avant le début de la compétition et de revenir à mon meilleure niveau afin de, cette fois, prendre part aux épreuves.
A plus long terme, une participation aux Jeux Olympiques de Tokyo, en 2020, est possible, alors que mes chances d’être présente à ceux de 2024, où Paris est ville candidate, sont grandement hypothétiques puisque j’approcherai les 34 ans.
Comment arrives-tu à concilier études et carrière athlétique à ce jour ?
Cela demande de la rigueur et de l’organisation. Je m’entraîne 8 fois par semaine, ce qui m’oblige à avoir un planning stricte et adapté. L’INSEEC, très compréhensive, me permet donc de quitter les cours tous les jours à 16h afin de me rendre à mes entraînements. Il m’est ainsi plus facile de conjuguer ma carrière avec mes études, poursuivant une deuxième année de Master en Communication et Publicité.
Cependant, le rythme de mes journées ne me permet pas de m’impliquer dans la vie d’étudiante, par manque de temps, mais aussi parce que je dois respecter une certaine hygiène de vie. Ainsi, je ne sors pas souvent et je dois faire attention à mon alimentation – au détriment de mon affection pour le bon vin. Mais l’effort vaut le coup, me permettant de vivre des choses extraordinaires qui ne sont pas données à tout le monde. Enfin, à la fin de mes études, j’espère trouver un emploi à mi-temps qui me permettrait de continuer ma carrière sportive, sans quoi je me consacrerai uniquement à mon sport.
Est-ce que ta carrière influence d’autres aspects de ta vie ?
Oui, tous les jours ! J’aime partager ma passion, surtout avec les enfants. Parce que ce sont les adultes de demain, j’essaie de m’impliquer afin de les sensibiliser aux valeurs sportives. Je fais cela par le biais d’échanges au sein des clubs et des écoles, mais aussi en participant à divers événements, notamment à destination des enfants handicapés.
Ainsi j’ai pu joindre « Faites du Sport Handi » qui soutien les sportifs à mobilité réduite. Je participe également chaque année à la « Course des Irréductibles » dont les profits sont reversés à un village malien. Ce dernier a une saveur toute particulière puisque mon père est originaire du Mali et mon grand-père était lui aussi un grand coureur. L’idée de terminer ma carrière en représentant ce pays me trotte ainsi dans la tête depuis longtemps.
Que symbolise pour toi le fait d’être marraine de l’INSEEC Race Lyon ?
C’est une mission que je prends très à cœur. Cela me permettra de partager ma passion avec les étudiants, et, d’une certaine façon, de m’impliquer d’avantage dans la vie étudiante de mon école.
De plus, je partage pleinement l’aspect caritatif de l’INSEEC Race Lyon du fait du partenariat avec l’Unicef, organisme avec qui j’ai déjà collaboré au cours de plusieurs événements, et Plan International, deux associations qui plaident en faveur d’un sujet précieux à mes yeux : l’enfance.
J’espère que cet événement sportif sera donc un grand succès !
Rendez-vous le 14 octobre à 16h30 pour un aller-retour de 6 km sur les berges du Rhône : Pont de l’université jusqu’au Parc de la tête d’Or ! La distance est courte mais la cause est grande : tous les dons seront reversés à l’Unicef et Plan International !
Les inscriptions se font sur place le jour même et le montant du don est libre. Pour plus d’infos, rendez-vous sur l’événement Facebook de la course : https://www.facebook.com/events/851196941654148/